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Chapelle Saint-Gilles de Ceyrac

Chapelle Saint-Gilles de Ceyrac

Située dans une propriété privée, sur la commune de Conqueryac, la chapelle romane de Ceyrac daterait du XIIe siècle. Elle a subi bien des tourments lors de conflits entre huguenots et catholiques, et fut notamment incendiée en 17031.

La chapelle Saint-Gilles. L’accès au site n’est pas autorisé. [ source : archives personnelles ]

Situation

La petite église a été construite au pied du Pic de Ceyrac, qui, bien longtemps auparavant, était surmonté d’un bel oppidum. Malheureusement, il ne reste pas grand-chose de ce dernier.

Le domaine de Ceyrac depuis un drone. Entourées de rouge, la chapelle Saint-Gilles de Ceyrac et la bâtisse voisine. [ source : archives personnelles ]

La chapelle est à proximité d’une belle demeure de maître, ce qui justifie sans doute que son accès est interdit au public. Les documents que j’ai consulté font mention d’un cimetière mais je n’ai pas eu l’occasion de voir si celui-ci était toujours visible sur le site.

En la situant sur les cadastres napoléoniens, j’ai remarqué qu’à l’époque, les propriétés étaient découpées tout autrement. La chapelle n’était, semble-t-il, pas liée au hameau de Ceyrac, qui lui se trouve à moins de 400 mètres au sud-est. On remarque qu’il n’est pas fait mention d’un chemin entre les deux propriétés, et que, c’est assez remarquable, les accès aux propriétés ne se faisaient pas du même côté : comme si leurs habitants ne voulaient pas se croiser.
Aujourd’hui, pourtant, la chapelle appartient au même propriétaire.

Plans cadastraux napoléoniens (1809-1866) Conqueyrac. Entourée de rouge, la chapelle Saint-Gilles de Ceyrac. [ source : archives du Gard ]
Carte IGN 25000 de Ceyrac (commune de Conqueyrac). Entourée de rouge, la chapelle Saint-Gilles de Ceyrac. [ source : Géoportail ]

Un peu d’histoire

Il semblerait que les huguenots aient rallié les habitants à leur cause. Au début du XVIIIe siècle, une seule famille était encore catholique.

Plus tard, au cours du même siècle, la visite d’un vicaire catholique fait état d’une grande pauvreté des habitants du hameau. Il y fait quelques recommandations quant à la restauration du site, notamment pour protéger le cimetière des bêtes qui viennent y paître :

« Que les habitans feront fermer à clef les fonts baptismaux, qu’ils feront rehausser les murailles du cimetière à chaux et à sable de trois pans12 de haut à fin que le bétail n’y puisse entrer, et qu’ils y mettront une porte fermante à clef, qu’ils feront réparer les couverts de la nef, boucher les fentes des murs de face et des cottés par où les eaux passent, réparer les vitraux de la nef et feront refondre la cloche qui sera mise à volée, qu’ils feront réparer la maison presbitérale suivant le devis qui en sera dressé et par nous approuvé et qu’ils fourniront un fanal pour le Saint-Sacremens. »

Extrait en page 15 du numéro 29 des « Cahiers du Haut Vidourle » (cf. note de bas de page).

Désormais, les lieux sont très calmes et le domaine voisin est devenu un endroit assez chic dédié à l’accueil de réceptions privées, notamment des mariages, et de séminaires. À quelques pas de là se dresse un magnifique ouvrage conçu pour contenir les colères du Vidourle. Un article de ce modeste blog lui était consacré :

Quelques photos supplémentaires sont visibles sur Piwigo.

  1. le plus gros des éléments historiques est extrait d’un article de monsieur Odon Abbal (« Un jour de mai 1738 à l’église de Ceyrac », pages 11-18) publié dans le numéro 29 des « Cahiers du Haut Vidourle ». Celui-ci est désormais disponible au format numérique ↩︎
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