Il fut un temps où le petit village de Sauve, dans le Gard, n’était pas ainsi positionné sur les rives du Vidourle. Les constructions devaient se situer sur les hauteurs du massif calcaire, et bien des désagréments font qu’aujourd’hui il n’en reste que peu de traces visibles. Parce qu’il est une particularité humaine, que nous pourrions trouver fort judicieuse, est que l’homme utilise les matériaux des précédentes constructions – démonte – pour bâtir du nouveau. Et donc, peu à peu, les bâtiments ont perdu de leur superbe, pour se fondre désormais avec la végétation et la roche environnante.
Propriété depuis peu communale, et sous l’œil très attentif ainsi que les instructions d’archéologues, le site devrait être peu à peu et patiemment défriché par une équipe de bénévoles. C’est en effet grâce à une association locale de sauvegarde du patrimoine 1 que les ruines ressurgissent peu à peu du passé. Si l’usage futur du terrain n’a pas encore été décidé – hormis sa destination scientifique – l’heure est au nettoyage. Il y a bien des années que la végétation a repris ses droits, et géomètres ainsi qu’archéologues ont besoin de savoir sur quoi ils mettent les pieds.
Les constructions visibles ont été comme rasées par la lame impitoyable du temps. De la petite tour, dite carolingienne, il ne reste que les soubassements.
Plus bas, l’ancienne citerne était probablement surmontée de constructions aujourd’hui démembrées.
Il faudra du temps pour faire parler les vestiges, mais archéologues et amoureux d’Histoire savent naviguer sur d’autres échelles temporelles que le commun des mortels.