L’être humain est vraiment un étrange animal : il appréhende la mort et se questionne sur icelle tout en provoquant son trépas en empoisonnant la terre qui le nourrit.
Sur quelques kilomètres carrés de Cévennes gardoises nous avons la parfaite illustration de cette ambivalence.
Il y a bien longtemps…
Plus de 3000 ans avant-J.C. l’Homme du Néolithique disposait consciencieusement des pierres dans les Cévennes pour y construire leurs sépultures.
Ici, à Saint-Félix-de-Pallières, un trentaine de dolmens ont été répertoriés. Bien que beaucoup de mystères demeurent sur ces mégalithes, il est évident que la mort les préoccupait. Ainsi déjà ils prenaient soin de leurs dépouilles mortelles.
À la recherche de minerais
Un peu plus bas, à quelques centaines de mètres, l’Homme du XIXème et du XXème siècle a profondément creusé le sol à la recherche de minerais.
Malheureusement, cette quête de zinc et de plomb a laissé des traces parce que dans son soucis d’amasser toujours plus d’argent, avec la complicité de l’État français, l’exploitant belge Umicore a laissé le site dans un état catastrophique. Des déchets toxiques, un site accessible au public (non sécurisé) avec des risques d’éboulement, l’ancienne mine de la Vieille Montagne est devenu un véritable scandale environnemental.
50 ans après la fermeture de la mine tout le monde se renvoie la balle et il est à craindre que le site ne soit jamais nettoyé. L’eau ruisselle, se charge en matière toxique, et finit (finira) un jour où l’autre par tuer.
Mise à jour du 29/08/2019 :
- classement sans suite (article du quotidien Midi-Libre) des plaintes pour « mise en danger de la vie d’autrui et empoisonnement des eaux. ». Les plaintes avaient été déposées en 2016 et il aura fallu 4 ans pour que l’avis soit rendu. Les plaintes avaient été émises par les riverains des villages de Tornac, de Thoiras et de Saint-Félix-de-Pallières, ainsi que par l’Association pour la dépollution des anciennes mines de la Vieille montagne (ADAMVM).
- un rapport de Géoderis du 26 juillet 2019 (disponible ici même en copie) élargit la zone impactée par la pollution (celle-ci passe de 20 à 43 hectares).
- Je me rends compte que je n’avais pas mis le lien vers l’association (ADAMVM) qui se bat pour la réhabilitation des anciennes mines : http://www.adamvm.fr
Les photos sont également disponibles dans un album Piwigo.